Vous avez changé d’avis et ne souhaitez plus vendre votre maison ? Pas de panique, mais tout dépend du stade où vous en êtes dans le processus de vente. Plus vous agissez tôt, moins les conséquences (financières et adaministratives) sont lourdes. Voici ce que vous devez savoir pour faire marche arrière sereinement, selon l’une de des 4 principales étapes de la vente.
Si vous êtes pressé(e) :
Étape de la vente | Délai pour se rétracter | Coût moyen | Complexité |
Mandat signé uniquement | Selon préavis contractuel (15 jours généralement) | 0 € à 500 € | ⭐ Facile |
Offre acceptée (pas de compromis) | Immédiat | 0 € à 2 000 € (frais acquéreur) | ⭐⭐ Modéré |
Compromis signé | Accord amiable uniquement | 5% à 10% du prix + frais | ⭐⭐⭐ Difficile |
Acte authentique signé | Procédure judiciaire uniquement | Variable (très élevé) | ⭐⭐⭐⭐ Très difficile |
Si vous avez déjà signé le compromis ou la promesse de vente, je vous recommande fortement de passer par l’intermédiaire de votre notaire ou d’un avocat spécialisé en droit immobilier pour toute tentative de négociation à ce stade.
Cas n°1 : Avant toute signature (ou presque)
Si vous n’avez aucune offre acceptée et aucun mandat signé avec une agence immobilière, vous êtes totalement libre d’arrêter sans aucune formalité ni frais. C’est vous qui décidez. N’oubliez pas d’enlever les annonces postées sur différents sites pour éviter les appels de potentiels acheteurs.
Cependant, si vous avez signé un mandat simple ou exclusif avec une agence :
- Vérifiez attentivement les conditions de résiliation stipulées dans votre contrat. Il y a souvent une durée d’engagement minimale et un préavis à respecter,
- Contactez immédiatement l’agence par écrit (lettre recommandée avec accusé de réception) pour lui signifier votre intention d’annuler ou de suspendre le mandat.
Un préavis est généralement nécessaire (souvent 15 jours). Des frais pourraient être dus si le mandat prévoyait des clauses spécifiques en cas de retrait anticipé, notamment si l’agence a engagé des dépenses pour la promotion du bien (publicité, réseau revendeurs, partenaires, etc.).
Cas n°2 : Offre d’achat acceptée mais pas de compromis signé
À ce stade, rien n’est encore juridiquement définitif. L’acceptation d’une offre ne vaut pas vente tant qu’un avant-contrat (compromis ou promesse de vente) n’a pas été signé.
Informez rapidement l’acquéreur et l’agence immobilière de votre décision. Faites-le par écrit pour garder une trace. Vous pouvez envoyer votre lettre par email et pourquoi la doubler d’un courrier recommandé.
Soyez conscient que, même si la vente n’est pas formalisée, l’acquéreur a pu engager des frais (diagnostics, études de financement, frais de déplacement pour les visites, etc.). Bien qu’il soit rare qu’un acheteur intente une action en justice à ce stade, il pourrait théoriquement demander un remboursement des frais engagés s’il estime avoir subi un préjudice important suite à votre revirement.
La bonne foi et la communication sont indispensables pour éviter tout litige.
Bon à savoir : préparez une explication personnelle (et pourquoi pas financière), cela pourra toujours aider si vous aviez besoin de négocier.
Cas n°3 : Compromis ou promesse de vente signée
C’est là que la situation se complique pour le vendeur, car il n’existe pas de droit de rétractation pour le vendeur après la signature d’un compromis ou d’une promesse de vente. Ce droit est exclusivement réservé à l’acheteur.
Vos options sont sont donc limitées :
- Obtenir l’accord amiable de l’acheteur : C’est la solution la plus simple. Proposez une négociation à l’amiable avec l’acquéreur. Vous pouvez, par exemple, proposer une compensation financière pour dédommager l’acheteur des frais engagés (diagnostics, frais de dossier bancaire, etc.) et du temps perdu. L’objectif est de le convaincre de renoncer à l’achat.
- Les clauses suspensives : Le compromis contient des conditions suspensives (obtention de prêt pour l’acheteur, absence de servitude d’urbanisme…). Si l’une de ces conditions ne se réalise pas, la vente est automatiquement annulée, sans pénalité pour aucune des parties. Vous ne pouvez pas provoquer intentionnellement la non-réalisation d’une clause.
Quelles conséquences en cas de refus de l’acheteur ?
Si l’acheteur refuse l’annulation amiable, il peut :
- Exiger l’exécution forcée de la vente en justice (vous contraindre à vendre)
- Réclamer le paiement de la clause pénale (généralement 5% à 10% du prix de vente, spécifiée dans le compromis) en guise de dommages-intérêts
- Demander des dommages-intérêts supplémentaires devant les tribunaux pour le préjudice subi
Retour d’exéprience personnelle : J’ai récemment accompagné une famille qui souhaitait se rétracter après avoir signé un compromis sur une maison à 380 000 €. Motif ? Un décès inattendu dans la famille qui changeait complètement leur situation financière. L’acquéreur s’est montré compréhensif et a accepté l’annulation contre le remboursement de ses frais engagés (3 200 € environ). Une solution bien moins coûteuse que la clause pénale qui aurait représenté environ 19 000 € ! La négociation s’est fait calmement et à l’amiable. Je ne dis pas que ca passera à tous les coups, mais cette fois-ci c’est passé.
Cas n°4 : Acte authentique signé chez le notaire
Une fois l’acte authentique de vente signé chez le notaire, la vente est définitive et irrévocable. Vous n’êtes plus propriétaire du bien.
Les recours pour annuler une vente à ce stade sont extrêmement rares et complexes, ils relèvent de la procédure judiciaire et ne sont possibles que dans des cas très spécifiques et graves :
- Vices cachés : Si l’acheteur découvre un défaut important non apparent au moment de la vente et qui rend le bien impropre à l’usage ou en diminue fortement la valeur
- Dol (tromperie) : Si l’acheteur prouve que vous l’avez volontairement trompé sur une caractéristique du bien
- Erreur manifeste, violence ou lésion importante : Des cas exceptionnels et difficiles à prouver
Ces démarches judiciaires sont longues, coûteuses et très incertaines.
Durant mon expérience d’agent immobilier, seulement 2% des vendeurs qui ont tenté d’annuler une vente après l’acte authentique ont obtenu gain de cause. Le dernier cas que j’ai vu aboutir concernait la découverte de termites dans une charpente, non mentionnés dans les diagnostics. Le vendeur avait pourtant été de bonne foi, mais l’expertise a révélé que l’infestation était antérieure à la vente.
3 conseils pratiques
- Gardez une trace écrite de toutes vos communications (courriers recommandés, e-mails). C’est nécessaire en cas de litige. Et vous serez content de les avoir.
- Faites-vous accompagner ! Dès que vous avez le moindre doute ou que vous souhaitez faire marche arrière, contactez un notaire, un avocat spécialisé en droit immobilier, ou votre agent immobilier expérimenté. Leurs conseils sont précieux pour comprendre les risques et les meilleures démarches à suivre. Et si vous ne le saviez pas, votre Notaire à le devoir de vous informer, de répondre à toutes vos questions (immobilier, finance, etc.) et de vous accompagner que vous soyez vendeur ou acheteur.
- Plus vous agissez tôt, plus la marche arrière est simple et sans conséquences financières ou légales majeures.
Si vous changez d’avis, voici comment trouver un bien immobilier avant tout le monde et profiter des meilleures offres.
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